Les travaux de l'avenue Rochambeau ont repris en novembre. Terrassement et fouilles archéologiques sont menés ensemble. Le secteur fouillé, situé sur l'ancien cimetière paroissial de plusieurs milliers de mètres carrés a déjà livré des informations sur son sous-sol qui compte des sépultures du Moyen-Age au 18e .
Les travaux de l’avenue Rochambeau ont repris en novembre. Création de noues paysagères, pistes cyclables et nouveau revêtement sont au programme.
L’avenue est située sur l’ancien cimetière paroissial de plusieurs milliers de mètres carrés, accolé à la première église de Rochefort à l’époque Notre-Dame, que l’on connait sous le nom de Vieille paroisse. Le secteur a déjà été fouillé lors d’aménagements anciens notamment la construction du cinéma. On sait déjà que le cimetière fût en usage du Moyen-Âge jusqu’à son abandon en 1797.
Les fouilles préventives débutées le 18 novembre 2024 menées en même temps que les travaux de terrassement par Eiffage, se terminent. Sandrine Guillimin, d’Eveha Études et valorisations archéologiques, missionnée par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), prélevait les derniers squelettes ce mardi avec son équipe.
Juliette Renault, archéologue-anthropologue, relevait les informations en les répertoriant minutieusement pendant qu’Arnaud Watel, archéologue-topographe, cotait l’ensemble des vestiges.
Rencontre avec Sandrine Guillimin, archéologue responsable du projet
En fouille préventive, on ne fouille que ce qui va être détruit. Au vu du nombre important de sépultures trouvées en creusant à seulement 50 cm du sol, la Ville en étroite collaboration avec la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) a adapté et ajusté le projet pour la protection et la conservation des vestiges. Une trentaine de sépultures en cercueil a été fouillée jusqu'à 90 cm de profondeur dans trois des fosses de plantation prévues dans le projet. Dans les autres, comme pour le reste des terrassement le niveau d'apparition des tombes entre 40 et 50 cm ne devra pas être dépassé.
On a pu voir une succession de quatre voire cinq couches de squelettes. A cette profondeur, on remonte jusqu’au 17e peut-être 16e mais les études poussées nous en diront plus. Les sujets sont très nombreux et on peut déjà dire qu’il s’agit d’un cimetière paroissial classique où tout le monde est mélangé, des hommes, des femmes, des enfants et des bébés.
En archéo, fouiller, sert à étudier et donner des indications précises sur l’histoire. Fouiller un cimetière s’avère très particulier et technique. Chaque sépulture est dégagée minutieusement parfois même à la petite cuillère, oui, oui. Puis chaque élément est répertorié avant d’être prélevé pour être étudié en laboratoire. Des relevés topographiques sont aussi effectués. En Charente-Maritime, le sous-sol est moins acide que dans certaines régions comme la Bretagne par exemple et on a de la chance d’avoir une bonne conservation.
Quand notre intervention sur place est finalisée, les ossements sont transmis au laboratoire, nettoyés et observés finement pour déterminer l’âge et la cause de la mort des défunts, voir les pathologies, infections, carences alimentaires… Beaucoup de choses peuvent être vues sur les os ce qui nous permet d’établir l’état de la population a telle ou telle époque.
Une fois les études achevées, tout est conservé au dépôt du service régional de l’archéologie à Poitiers.
On a trouvé beaucoup de sépultures, et on sait que si on creuse plus profond, on atteindrait l’époque médiévale avec des sépultures en coffrages de pierre voire en sarcophages. Mais l’archéologie détruit aussi beaucoup donc on se limite à ne fouiller que ce qui est menacé par les travaux. Le meilleur état de conservation reste l’état originel des vestiges qui sont sous nos pieds. On est satisfait d’avoir bouclé la mission en s’adaptant face aux découvertes mais aussi en fonction de la météo capricieuse et du chantier en cours.