Je suis né en avril 1977 à Rochefort et j'ai découvert la voile dans le port de commerce.
1987 - 1988 : Club Nautique Rochefortais
1994 - Vice-champion du monde de 420 avec Yann Guichard, deuxième
1995 - 2000 puis 2005 - Équipe de France
2000 - Jeux Olympiques de Sydney, Australie, Tornado, avec Yann Guichard : quatrième
2010 - Tour de France à la voile (tacticien de Bertrand Pacé) : deuxième
2011 – 2014 - Extreme Sailing Series, Catamaran, tacticien puis barreur/skipper : deuxième
J’ai découvert la voile dans le port de commerce de Rochefort, avec Françoise, une monitrice qui était adorable. J’étais en CM1 à l’école Saint-Exupéry. J’avais 9 ans, j’ai adoré ça. Je n’étais pas très bon à l’école mais sur l’Optimist ça marchait bien. J’avais cette sensation de liberté.
J’ai également pratiqué le tennis au jardin de la Marine. Son père, Alain, est président du SAR Tennis depuis 1988. Au tennis, chaque point est important. Quand on rate un point il faut l’effacer de sa mémoire pour préparer le point suivant. Quand j’ai débuté la compétition en voile au plus haut niveau, le tennis m’a beaucoup servi, dans ma préparation mentale, dans la gestion des moments importants.
On m’a proposé de m’inscrire au Club Nautique Rochefortais, et j’y allais les mercredis et samedis après-midi. Pendant 2 ans, je me suis éclaté, j’ai découvert la compétition, la bande de copains, cette sensation de liberté sur la Charente puis en mer. Mais aussi le vent, les vagues, la mer, prendre les départs en flotte avec trente ou quarante bateaux puis cinquante puis cent… Tout ça au Club Nautique Rochefortais, avec les cargos qui passaient de temps en temps, le courant fort dans un sens et dans l’autre, c’est des super souvenirs.
Puis je suis parti à La Rochelle où j’ai été repéré par Claire Fountaine qui a été mon entraîneure et qui m’a suivi jusqu’aux jeux olympiques. J’ai continué l’Optimist pendant 2 ans. En 1990, j’avais 13 ans et sur le lac de Maubuisson, j’ai commencé à comprendre le vent qui tourne, comment se positionnent les bateaux par rapport au vent, j’allais un peu plus vite, j’étais plus à l’aise techniquement ce qui me permettait de pouvoir sortir la tête du bateau pour regarder le vent et les concurrents. Là, il y a eu un déclic.
J’ai fait mes premiers championnats du monde à 14 ans. Je me suis inscrit en sport études à la Rochelle au Lycée Dautet à 17 ans et j’ai obtenu le brevet d’état d’éducateur sportif en voile à 18 ans.
1994 – Vice-champion du monde de 420 avec Yann Guichard
J’ai fait du 420 – petit monocoque dériveur – à La Rochelle avec mon équipier Yann Guichard.
1995 - 2000 puis 2005 - Équipe de France jeunes
Ensuite on a commencé en Tornado en 1995, équipe de France jeunes, j’avais 17 ans. Là, c’était parti pour les voyages, pour m’entraîner avec les cinq meilleurs équipages français qui faisaient partie des dix meilleurs équipages mondiaux. On s’entrainait beaucoup à Quiberon. C’était génial pour moi de faire partie de l’équipe de France parce qu’on était défrayé pour voyager, apprendre, progresser et être en contact avec les meilleurs, avec comme objectif les jeux olympiques de Sidney en 2000. On était en 1996, j’avais 19 ans.
En 1998, on était premiers du classement mondial, ce qui laissait espérer la sélection aux JO et une médaille.
Pour la sélection olympique, il faut être le premier français sur deux compétitions. La pression est énorme, pratiquement autant qu’aux JO, puisque qu’il y avait cinq équipages dans les dix premiers mondiaux. Ça se joue sur deux semaines, on s’entraîne pendant quatre ans pour ça, c’est donc hyper important.
Une fois sélectionnés, avec Yann Guichard, mon coéquipier, on a passé huit mois à Sydney pour bien se préparer sur le Tornado, un catamaran olympique de 6 m de long et 3 m de large. Sydney, c’était pratiquement la maison secondaire. C’est une ville magnifique avec le plan d’eau qui rentre dans la ville, la nature, la grosse mer à l’extérieur et le vent qui tourne dans tous les sens à l’intérieur, l’opéra…
Un mois avant les Jeux Olympiques, je suis revenu à Rochefort chez mes parents, je faisais du footing le long de la Charente… Puis je suis allé sur l’ile de Ré, et là, je me suis blessé au poignet. J’ai eu un accident de vélo, je me suis cassé le scaphoïde, un petit os du poignet droit. La nuit à 2h du matin, ça me faisait trop mal, je suis allé aux urgences. On m’a mis un plâtre et on m’a dit que j’en avais pour quatre mois.
On m’a mis une vis dans le poignet. J’ai été opéré par le chirurgien qui avait opéré le Judoka David Douillet et le champion de moto Olivier Jacques, du scaphoïde, comme moi. La difficulté, c’est que j’avais besoin de tourner le poignet pour enrouler les cordages ou de tourner le stick qui dirige le bateau. Je n’ai pas pu naviguer pendant un mois.
Je suis arrivé à Sidney sous calmant, je ne pouvais pas tenir une fourchette. Le kiné m’a beaucoup aidé, j’ai pleuré en salle de sport mais je n’ai jamais baissé les bras. Je me suis dit qu’il fallait tout donner et qu’on verrait après, même si encore une fois le matin, quatre jours avant les jeux, j’étais content de juste tenir une fourchette.
J’ai tout donné pour ne rien regretter. On termine 4ème. Pour nous c’était une grosse déception parce qu’on y allait pour gagner, mais finalement, ce n’était pas si mal avec un poignet cassé… Les concurrents étaient très forts, moi j’avais 23 ans, eux plutôt la trentaine voire plus avec plusieurs JO derrière eux.
J’ai super mal vécu cette 4e place pendant les six mois qui ont suivi. Ce que j’en garde aujourd’hui, c’est quand même la volonté de les faire malgré ma blessure, et ce n’est pas une si mauvaise place ! Et ça m’a servi dans ma carrière professionnelle : notre boulot est de gérer les problèmes et de faire le mieux possible avec ce qu’on a.
Malgré cela, les Jeux de Sydney étaient géniaux. La baie se prêtait vraiment au public, parce que c’est une baie protégée de la mer donc les bateaux pouvaient venir voir les épreuves. Il y avait beaucoup de monde, les drapeaux des pays, beaucoup de public à terre qui applaudissait quand on passait, des caméras embarquées, des hélicoptères qui nous filmaient. Ce n’était pas une régate comme les autres.
Les Australiens étaient super sympas avec énormément de bénévoles accueillants, souriants, la ville est magnifique. Nous on dormait dans le village olympique, je prenais mon petit déjeuner à côté d’un champion de tennis, j’ai croisé David Douillet le matin de ses combats ; il y avait Maurice Greene le champion olympique 800m dans le bus à côté de moi…
2002 - 2003 : Les voiles de Saint-Tropez, tacticien : premier
2002 - 2005 : Tacticien sur les trimarans 60 pieds
2010 : Tour de France à la voile (tacticien de Bertrand Pacé) : 2ème
2011 - 2014 : Extreme Sailing Series, Catamaran, tacticien deux premières années puis barreur/skipper
2013 : America's Cup World Series de San Diego, USA, AC45 Aleph, barreur/skipper : quatrième
2004 - 2022 : Tacticien en Décision 35 en Suisse