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Maxime Guérin, tir à l'arc

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Je suis né en 1995 à Rochefort et j'ai participé aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016.

2004-2022 : SAR Tir à l’arc Rochefort

Depuis 2013 : équipe de France 

Depuis 2013 : Champion de France : 12 médailles (5 or, 3 argent et 4 bronze)

2016 - Jeux Paralympiques de Rio, Brésil : 9ème équipe mixte, 17ème individuel

2016 - Championnat d’Europe, Saint-Jean-de-Monts 2 médailles d’argent, individuel et équipe mixte

2022 - Championnat d’Europe Rome, Italie : médaille de bronze, individuel 

2023 – Champion d’Europe en équipe double Rotterdam, Pays-Bas 

2023 - N°1 français, N°6 mondial 
 

Maxime Guérin nous raconte...

Les Jeux Paralympiques de Rio, 2016

Ma plus belle réussite dans le tir à l’arc jusqu’à présent est l’année 2016 où j’ai participé aux Jeux Paralympiques de Rio. 

C’est une compétition très particulière à vivre. C’est très compliqué de s’y qualifier, très compliqué de s’y préparer et pratiquement impossible de savoir comment ça va se passer le jour J. On est partis tous ensemble en avion, il y avait une très grosse partie de la délégation. Une fois arrivés dans le Village Olympique, c’est assez incroyable : c’est une ville construite avec des immeubles par nation. Toute l’équipe de France a son bloc, avec un énorme restaurant olympique, des salles de sport, de divertissement, une supérette, un Mac Do, la poste, un centre multimédia. Ils recréent vraiment une ville avec des piscines au pied de chaque immeuble pour se détendre le soir. 

Au niveau de la compétition, le tir à l’arc se déroulait au Sambodrome, lieu d’arrivée du carnaval de Rio. Du point de vue sportif, cela ne s’est pas aussi bien passé que ce que j’avais imaginé, j’ai terminé 17e en individuel et 9ème en équipe mixte avec ma coéquipière Brigitte Duboc. 

Tir
Maxime Guérin aux Jeux Paralympiques de Rio, 2016© World Archery.org
Maxime
Maxime Guérin et son coach Vincent Hybois, Jeux Paralympiques de Rio, 2016© World Archery.org
Maxime
Maxime Guérin et son coach Vincent Hybois, Jeux Paralympiques de Rio, 2016© World Archery.org

Le jeune athlète sacré rochefortais de l'année en 2017

Maxime
Maxime Guérin, Rochefortais de l’année, Journal Le Littoral 10 février 2017

Les débuts dans la discipline

Ma sœur et mon frère faisaient déjà du sport, je voulais en faire un aussi mais qui soit accessible par rapport à mon handicap. Je suis né avec une agénésie, il me manquait la jambe gauche à la naissance. Je suis donc appareillé d’une prothèse fémorale depuis l’âge de neuf mois. J’ai fait toute ma scolarité à Rochefort, à l’école Guérineau, puis au collège Grimaud et à Merleau-Ponty pour mes années de lycée et de BTS.

La découverte du club de tir à l'arc

J’ai découvert cette activité parce que ma mère avait entendu parler du club de tir à l’arc de Rochefort. Ce sport est assez statique, ce qui me permettait de pratiquer facilement. Le principe de tirer une flèche, de devoir atteindre un objectif et d’avoir de la précision m’a très vite plu. J’ai été hyper bien accueilli, c’est une grande famille. Je me suis lancé, j’ai tout de suite accroché et maintenant, cela fait presque vingt que je suis mordu. 


J’ai commencé à 8 ans en 2004 au SAR tir à l’arc. J’ai tiré mes premières flèches avec l’entraineur Thierry Rossignol. Il m’a aussi accompagné sur mes premiers championnats nationaux handisport. Au début, j’allais au club deux fois par semaine, le soir après l’école et plus j’avançais en âge et en niveau plus j’y allais régulièrement : trois puis jusqu’à 5 à 6 fois dans la semaine. Il fallait jongler entre le tir à l’arc et l’école et j’y arrivais plutôt bien. Il y a même une période où je laissais mon arc au club et je prenais le bus pour aller m’entrainer. 
Le SAR s’entraine en saison hivernale au gymnase du Polygone. Le club est très bien équipé pour accueillir une quarantaine de personnes à la fois. Pour la saison d’été, une très belle installation extérieure met à disposition des cibles allant de 15 à 70 mètres. Il y a également un jeu d’arc dans lequel on peut pratiquer le tir beursault. C’est un tir traditionnel, la première forme de tir à l’arc aux Jeux Olympiques.

Une nouvelle affiliation pour le club

J’étais au départ dans les catégories valides et j’ai pu aller jusqu’au niveau national, sur les championnats de France jeunes puis adultes. À ce moment-là le club était affilié à deux fédérations : la Fédération Française de Tir à l’arc et la Fédération de Sports Adaptés. Il a pris une troisième affiliation à la Fédération Handisport quand j’ai intégré en 2012 le monde du para tir à l’arc. En juillet 2013 j’avais ma première sélection en équipe de France de para tir à l’arc, sur une manche de coupe du monde en République Tchèque.
 

Équipe de France depuis 2013

J’ai pu participer à cinq championnats d’Europe et cinq championnats du monde. En championnat du monde, ma meilleure performance est 4ème en équipe double à Dubaï en 2022. Sur les championnats d’Europe, j’ai gagné plusieurs médailles dont une en or, deux en argent et une en bronze.

Pour pouvoir se sélectionner en équipe de France, la Fédération met en place des critères sur lesquels elle s’appuie pour nous concocter des épreuves de sélection. Une fois qu’on est en équipe de France, on a accès au Collectif France c’est-à-dire qu’on va avoir des suivis et des stages d’entrainements réguliers avec les entraineurs de l’équipe de France et les autres équipiers qui forment le Collectif National
 

Maxime
Maxime Guérin et Thierry Rossignol, ancien président du club de Rochefort. Championnat de France en salle. Mont de Marsans, 2013
Maxime
Maxime Guérin au CREPS de Bordeaux, 2020

Les épreuves de tir à l’arc

Le tir à l’arc est vu comme un sport individuel mais on a aussi des épreuves de tir en équipe. Il existe trois épreuves principales : individuelle, double mixte et en équipe double (deux personnes de même catégorie et du même sexe). Seules l’épreuve individuelle et l’épreuve mixte sont aux Jeux Paralympiques. Pour les autres compétitions, Championnats d’Europe et Championnat du Monde, l’épreuve du double se rajoute.

Arc classique et arc à poulie

Au niveau paralympique, ces deux types d’arc sont représentés.

L’arc classique est celui que l’on voit aux Jeux Olympiques. C’est une poignée avec des branches et une corde. Plus on tire sur la corde, plus l’arc développe de la puissance. C’est l’arc avec lequel j’ai commencé en 2004 et participé aux jeux de Rio en 2016.


L’arc à poulie est beaucoup plus court, avec aux extrémités, des poulies qui permettent d’avoir une réduction de la puissance une fois qu’on a tiré l’arc à sa pleine allonge, de façon à être plus précis, tout en ayant une vitesse de sortie de flèches supérieure, plus de 300 km/h. Il a des équipements supplémentaires comme un scope qui est un viseur avec un petit grossissement pour avoir un zoom sur la cible. On ne tire pas la corde avec les doigts mais avec un système de décocheur. Je tire avec cet arc depuis 2021 et j’ai tout de suite accroché. Je suis revenu en équipe de France avec cet arc-là. J’ai pu gagner dès la première année la médaille de bronze au championnat d’Europe et cette année la médaille d’or au championnat d’Europe en double.
 

Maxime
Maxime Guérin avec un arc classique, Rochefort, 2021
Maxime
Maxime Guérin avec un arc à poulie, Rome, 2022

De Rochefort à Fontenay-sous-Bois puis Dijon

J’ai été pendant 18 ans au club de Rochefort. J’y ai fait mes premières flèches et peut-être mes plus belles flèches. Ce que j’ai beaucoup aimé avec ce club c’est de pouvoir tirer en équipe, en arc classique, où on a pu évoluer. On a atteint la 2e division avec le club. Puis je suis passé en arc à poulie et à Rochefort, il n’y avait pas d’équipe et pas de perspective d’évoluer avec cet arc. 
J’ai fait le choix de changer de club ; tout d’abord pour celui de Fontenay-sous-Bois, avec qui j’ai fait ma première année en 1ère division en arc à poulie. Cette année, je suis licencié au club de Dijon en équipe de première division.
 

Développeur web

Je ne suis pas professionnel au tir à l’arc, il y en a d’ailleurs très peu. Je suis développeur web dans une entreprise en région parisienne. Après ma journée de travail je vais m’entraîner. C’est un rythme assez éprouvant. Même si la Fédération met en place des Contrats d’insertion professionnelle qui permettent de dégager des jours pour le tir à l’arc. J’ai des jours des congés supplémentaires pour la compétition, les stages, l’entrainement avec l’équipe de France, mais aussi pour m’entraîner chez moi sans avoir eu ma journée de travail avant. Ça me permet aussi de faire de la préparation physique et mentale tout au long de l’année.
 

Jeux Paralympiques de Paris 2024

Aujourd’hui je me prépare aux jeux 2024. Mais avant ça on a des épreuves de sélection nationales. Dans ma catégorie deux personnes iront aux Jeux Paralympiques. Pour cela des sélections se dérouleront les 27 et 28 janvier 2024 et définiront une short liste d’archers. Début mars, il y aura une compétition internationale à Dubaï. Les meilleurs de chaque catégorie seront sélectionnés pour les Jeux Paralympiques de Paris…

Julie
Julie Rigault-Chupin et Maxime Guérin, vainqueurs en mixte, Médaille d’or, Manche de coupe d’Europe, République Tchèque, 2022
Champion
Champion de France à Albilly (37) en arc à poulie, 2022
Julie
Julie Rigault-Chupin et Maxime Guérin, vainqueurs en mixte, Médaille d’or, Manche de coupe d’Europe, République Tchèque, 2022
Vincent
Vincent Hybois, entraineur arc classique, Amandine Bouillot, entraîneure arc à poulie, Julie Rigault-Chupin, coéquipière de mixte en arc à poulie et Maxime Guérin, Nottingham en Angleterre, 2022
Archives et photographies, collection Maxime Guérin (sauf mentions contraires)
Témoignage recueilli et enregistré le 5 janvier 2024 par le service des Archives Rochefort Océan