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Stéphane Coffournic, yoseikan Budo

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Je suis né à La Rochelle le 15 janvier 1976. J’arrive à Rochefort en 2001 car je commence comme sapeur-pompier professionnel à la caserne de Rochefort. C’est en 2001 que j’ai l’idée de créer le club qui s’appellera Yoseikan Budo Rochefortais.

2001- 2009 : Club de Yoseikan Budo Rochefortais

1998 : Championnat du monde de Jiujitsu Brésilien à Rio (Brésil), 1/8ème de finale

Golden Trophy (Free Fight) à Orléans, ½ finale

2001-2004 : Championnat de France : 4 médailles (3 argent, 1 bronze)

2003- 2005 : Équipe de France

2003 : Coupe d’Europe : médaille d’argent

2005 : Championnat du monde : médaille de bronze

Stéphane Coffournic nous raconte

Palmarès

J’ai combattu dans les catégories -75 kg et -80 kg. J’étais cadet dans un petit club de Yoseikan sur la commune d’Angoulins, puis quand je m’installe à Rochefort, je combats en catégorie sénior.
Je fais 3ème en championnat de France en 2001, 2ème 2002, 2ème également en 2003. J’intègre l’équipe de France, je participe à la coupe d’Europe et la coupe du monde. Je fais une 2ème place en coupe d’Europe en 2003 en Yoseikan et 3ème place en coupe du monde en 2005. 
À côté je suis multidisciplinaire : je termine 1er au grand prix d’Europe de combat complet en 2002 qui en fait est le début du Freefight en France, -75 kg. Je deviens vainqueur du Premier Open National de combat libre en -80 kg en 1998. J’ai également participé aux Championnats du Monde de Jujitsu brésilien à Rio de Janeiro en 1998 et je participe au 1er tournoi professionnel de Freefight qui s’appelait le Golden Trophée, organisé à Orléans en 1998.

 

 

3e, championnat du monde, 2005

Les débuts


J’ai commencé à l’âge de 16 ans. Avant j’ai pratiqué la gymnastique à La Rochelle, à La Rochelaise. Quand mes parents déménagent à Angoulins, je découvre le petit club de Yoseikan Budo. Dès que je commence la compétition en cadet, je performe un petit peu.
Ce qui m’a plu dans la discipline, c’est cette polyvalence : le fait d’être un combattant complet, à toutes distances. Qu’on sache se débrouiller aussi bien au sol en corps à corps, debout, à distance poing pied, ou encore à distance plus importante avec les armes.
Durant mes études, j’ai pratiqué d’autres disciplines. Je passe un diplôme universitaire en gestion des risques à Niort et comme il n’y avait pas de club de Yoseikan (je faisais déjà les championnats de France) j’essaie de m’améliorer dans mes points faibles et je m’inscris dans un club de boxe anglaise et un club de judo. Je m’entraîne là-bas cinq jours sur sept, tous les soirs, pour pouvoir performer dans le Yoseikan. Je vais même jusqu’à Cognac pour pratiquer le Jujitsu brésilien ce qui me permettra en 1998 de partir à Rio de Janeiro faire les championnats du monde de Jujitsu avec deux copains du club de Cognac. On s’entraîne pendant un mois et à l’issue on participe aux Championnats du monde. C’est également en 1998 que je commence à faire les compétitions en combat libre et je participe au Golden Trophée, à l’époque c’est l’arrivée du Freefight en France.

Équipe
Équipe de France Yoseikan Budo
Podium
Podium championnat du monde 2005
Club
Club d’Angoulins vers 1990

Rochefort


Je monte en 2001 le club sur Rochefort. Puis je me perfectionne et je passe un brevet d’état en 2003 pour pouvoir enseigner cette discipline.
Au début on a du mal à s’implanter, on travaille aussi avec le club de judo d’Echillais dans le gymnase des Chaumes. Une fois que j’obtiens un peu plus de créneaux sur Rochefort tout se concentre ici. On enseigne le Yoseikan aussi bien pour les femmes que pour les hommes. On a également une section pour enfants. On faisait ça le lundi, mercredi et samedi, notamment aux dojos de Gambetta et du Polygone.

Groupe
Groupe régional Yoseikan, 2003, Dojo Gambetta
Section
Section enfant avec Mitchi Mochizuki, fils d’Hiroo, 2006, Dojo Gambetta

L’entraînement


Quand j’ai préparé la coupe d’Europe en 2003 et la coupe du monde en 2005, je m’entraînais environ deux fois 2h par jour, à raison de cinq jours sur sept en incluant également pendant les vacances scolaires des stages aux quatre coins de la France où je partais une semaine. 
Pour mes deux fois 2h d’entraînement par semaine, je consacrais 2h purement physique : travail cardiovasculaire, renforcement musculaire et musculation adaptée à la discipline. Et toute une préparation : PPG (Préparation Physique Générale), PPI (Préparation Physique Individuel), PPS (Préparation Physique spécifique)… avec des phases bien appropriées par rapport aux cycles d’entraînement. Et tous les soirs c’était 2h d’entraînement au club où je perfectionnais ma technique. À partir du moment où on participait à des compétitions, on faisait beaucoup de combats.
Ce qui a fait ma richesse et mes qualités, c’est ma polyvalence parce que j’ai pratiqué d’autres disciplines : boxe thaï, boxe anglaise, judo, lutte, jujitsu brésilien, ce qui m’a permis de transformer mes points faibles en points forts.

Démonstration
Démonstration Yoseikan Budo, 2014, jardins de la Corderie Royale

Le Yoseikan Budo


Il y a une petite partie philosophique que j’aime bien dans la pratique de la discipline du Yoseikan Budo. Il a été créé par Hiroo Mochizuki en France. Il a reçu l’enseignement de son père Minoru Mochizuki qui était installé au Japon et qui est descend d’une lignée de Samouraïs.
Hiroo Mochizuki a l’idée d’enseigner le Yoseikan Budo à la fin des années 60. Il enseignait alors en France différentes disciplines : karaté, jujitsu, aïkido, kendo et il se dit pourquoi ne pas créer une seule discipline regroupant tout ça. C’est pour cela que dans le Yoseikan Budo on retrouve des percussions, un travail de poing pied, un travail de projection comme en judo ou en lutte, et un travail avec des armes puisqu’on a des bâtons en mousse de différentes longueurs censées représenter un sabre, un bâton ou un couteau.
La compétition se déroule en 3 rounds. 1er round où on travaille avec un bâton mousse qui représente un bâton ou un sabre. Le 2ème round est un travail de percussion, coup de poing, coup de pied, projection, coup de genou, travail au sol. Et en cas d’égalité il y a un 3ème round, l’un des deux a un couteau, en mousse, et l’autre à mains nues, l’idée est de se défendre contre quelqu’un qui est armé, une sorte de self défense. La personne ayant le plus de points remporte la compétition.
Concernant la définition du Yoseikan Budo, le « Yo » signifie nourriture pour l’âme, cela concerne l’éducation ; le « sei » veut dire droiture honnêteté, le « kan » union, unité entre les hommes, école, maison. Budo : « bu » pour cesser le combat et « do » recherche de l’équilibre entre le corps et l’esprit.
Si on regarde sa symbolique, le logo du Yoseikan a également une définition puisque l’écusson est fait de trois couleurs différentes : le rouge symbolise le feu, le bleu l’eau et le blanc la terre. L’air n’est pas représenté car il est transparent. La montagne a trois sommets censés représenter les connaissances et les chemins pour parvenir à la perfection : le Yoseikan porte sur différentes disciplines et ce n’est pas parce que l’on est bon dans une discipline tel le maniement d’armes, que l’on est forcément bon dans tout ce qui est travail au corps à corps ou de percussions. Ensuite, le cercle représente la perfection mais comme le cercle est coupé par la montagne, cela signifie que la perfection ne peut être atteinte. 
Le but d’un pratiquant de Yoseikan ou d’art martiaux en général c’est de tout le temps rechercher la voie et la perfection de la discipline. Cette petite symbolique m’a bien plu.
Il existe une fédération internationale créée par le fondateur Hiroo Mochizuki en 1978. Autrement, le Yoseikan-Budo est une discipline affiliée à la Fédération Française de Karaté, la FFKANA. Elle n’est pas aux JO et par conséquent le Yoseikan n’est pas une discipline olympique.

Stéphane
Stéphane Coffournic et Hiroo Mochizuki vers 2005
Logo
Logo du club Yoseikan Budo Rochefort
Témoignage recueilli et enregistré le 28 décembre 2023 par le service des Archives Rochefort Océan
Photos : Collection Stéphane Coffournic