L’histoire de Rochefort s’étend sur plus de quatre siècles.
D’un simple château au départ, la ville se développe au XVIIème siècle grâce à la volonté du roi Louis XIV qui veut faire du site de Rochefort une place forte de sa puissance maritime. L’arsenal et le plan de la ville en damier, symboles architecturaux rochefortais, sont conçus à cette époque.
Au XIXème siècle, la ville voit son industrie et son économie se développer ainsi que sa population croître. Puis au XXème siècle, avec la fermeture de l’arsenal, une page se tourne pour la croissance de Rochefort. La ville se transforme et réhabilite des espaces délaissés comme la Corderie Royale.
De nos jours, des noms comme « Les Demoiselles de Rochefort », L’Hermione et Pierre Loti donnent à la ville de Rochefort un écho bien particulier.
Rochefort est encore « Roccafortis » au XIème siècle, un château dominant la Charente au cœur d’un marais.
À la fin du XVIIème, Louis XIV décide de créer un arsenal de guerre capable de construire rapidement une flotte qui rétablira sa puissance maritime et favorisera le commerce avec les colonies du royaume. Le site de Rochefort est choisi pour sa localisation stratégique, protégée par les îles et reliée à l’arrière-pays par la Charente.
Colbert de Terron, neveu du ministre et gouverneur de la Province, confie le projet à Blondel, ingénieur du Roi pour la Marine, et Clerville, commissaire général des fortifications. L’arsenal voit le jour dès 1666.
La ville de Rochefort sort de terre selon un plan en damier. Ceinte de remparts à partir de 1689, elle prend son aspect définitif grâce à Michel Bégon, intendant de la Marine (1688-1710), qui organise la reconstruction de la ville en pierres de taille …
Grâce à l’intense activité industrielle de l’arsenal, la population rochefortaise croît rapidement, faisant de Rochefort la ville la plus peuplée du département en 1860.
Un faubourg se construit au-delà des remparts.
L’arrivée du chemin de fer puis la création de bassins à flot provoquent un important développement du commerce.
La difficulté d’approvisionnement en eau potable est encore une préoccupation majeure pour Rochefort.
L’arsenal montre ses limites : le faible tirant d’eau et l’envasement constant de la Charente l’empêche d’accueillir les nouveaux cuirassés.
Dès le début du XXè siècle, l’activité de l’arsenal décroît jusqu’à sa fermeture en 1927.
La ville reste cependant largement associée au domaine militaire. Dès 1916, un centre d'aérostation maritime est créé, suivi d’un centre-école d'aviation, et enfin d’une base aérienne.
Après la destruction des remparts, qui s’achève en 1938, le centre-ville s'ouvre sur le faubourg. La Seconde Guerre mondiale laisse un arsenal dévasté.
Le tissu urbain s’étend avec la construction de lotissements et d’établissements scolaires.
Par sa politique des villes moyennes, l’État donne à Rochefort un nouvel élan. En 1974, s’amorce une politique de réhabilitation de l’habitat et de développement de nouveaux équipements.
Ces derniers réutiliseront des bâtiments délaissés par la Marine : la Corderie Royale alors en ruine, la Poudrière transformée en salle de musiques actuelles, deux des anciens bassins du port de commerce désenvasés puis transformés en port de plaisance ...
Aux marins ont succédé les gendarmes, nouveaux partenaires de la ville.
Longtemps associée à une image de ville de garnison, la ville des « Demoiselles » est aujourd’hui synonyme de ville culturelle : L’Hermione, la Corderie Royale, le musée Hèbre de Saint Clément, Pierre Loti...
La ville connaît une activité touristique importante dans laquelle l’industrie aéronautique reste un secteur de pointe.
Le secteur tertiaire est également dynamique, avec notamment un port de commerce, troisième plus grand exportateur de bois en France…
1 : Le port de Rochefort en 1762, copie d'après Claude Joseph Vernet (inv 176).
2 : Vue aérienne arsenal bourse Préfecture Maritime Formes Radoub, 200S31-3Fi-96 - Archives municipales de Rochefort
3 : Rue Lafayette, PC1966 - Archives municipales de Rochefort
4 : Vue aérienne cours Ablois et Roy Bry, Fonds Micheline Dubois, 3Fi84 - Archives municipales de Rochefort